09 17 La sagesse ne saurait être remplacée par les connaissances,

Le savoir


Le savoir n'est pas la sagesse
Notre soif de savoir, notre désir d'acquérir sans cesse quelque chose nous font perdre l'amour, et
ainsi s'émoussent et le sentiment que nous avons de la beauté, et notre sensibilité à la cruauté.
Nous nous spécialisons de plus en plus et sommes de moins en moins intégrés. La sagesse ne
saurait être remplacée par les connaissances, et aucune somme d'explications ni aucune
accumulation de faits ne libéreront l'homme de la souffrance. Le savoir est nécessaire, la science a
son utilité ; mais si le coeur et l'esprit sont étouffés par les connaissances, et si la cause de la
souffrance est oblitérée par des explications, la vie devient vaine et n'a plus de sens...
L'information, la connaissance des faits, bien qu'elle augmente en permanence, est, par sa nature
même, limitée. La sagesse est infinie, elle inclut la connaissance et le processus de l'action ; mais
nous saisissons une branche et croyons que c'est l'arbre entier. La connaissance d'une partie ne
peut jamais nous faire réaliser la joie du tout. L'intellect ne peut conduire au tout, car il n'est luimême
qu'un fragment, qu'une partie.
Nous avons séparé l'intellect de la sensibilité, et avons développé celui-ci à son détriment. Nous
sommes comme un objet à trois pieds dont l'un serait beaucoup plus long que les deux autres, et
nous n'avons pas d'équilibre. Nous sommes entraînés à être des intellectuels ; notre éducation
dispense à l'intellect une formation qui l'aiguise, le rend habile, capable d'acquérir, et c'est ainsi
qu'il tient le rôle majeur dans nos vies. L'intelligence est bien supérieure à l'intellect, car elle est
l'intégration de l'amour et de la raison, mais il n'y a d'intelligence qu'en la connaissance de soi, en
la profonde compréhension du processus total de soi-même.