09 11 Le penseur, par ses propres actions, est l'auteur de son propre malheur, de son ignorance, de ses conflits

Le penseur est la pensée


N'est-il pas indispensable de comprendre celui qui pense, accomplit ou agit – le penseur, le faiseur,
l'« acteur » – puisque sa pensée, son geste, action sont indissociables de lui? Le penseur est la
pensée, le faiseur est ce qu'il fait, l'acteur est l'action. C'est dans sa pensée que se révèle le
penseur. Le penseur, par ses propres actions, est l'auteur de son propre malheur, de son
ignorance, de ses conflits. Le peintre nous brosse ce tableau du bonheur passager, de la
souffrance, de la confusion. Pourquoi produit-il cette image pénible? Il est évident que c'est cela, le
problème à étudier, comprendre et dissiper. Pourquoi le penseur conçoit-il ses pensées, qui sont la
source de toutes ses actions? La voilà, la muraille de roc à laquelle on se heurte, n'est-ce pas? Si le
penseur peut se transcender, alors tout conflit cessera ; et pour se transcender, il faut qu'il se
connaisse. Ce qui est connu et compris, ce qui est réalisé et achevé ne se répète pas. C'est la
répétition qui donne une continuité au penseur.