09 07 les instants de grande joie, d'immense extase, ne sont jamais prémédités:
7 Septembre
L'intellect pris au dépourvu
Vous ne pouvez vous connaître vous-même que lorsque vous n'êtes pas sur vos gardes, que vous
ne calculez pas, ne vous protégez pas, que vous n'êtes pas constamment aux aguets, prêt à
guider, à transformer, à soumettre, à contrôler, lorsque vous vous voyez de façon inopinée, c'està-
dire quand l'esprit n'a aucune idée préconçue à son propre égard, quand l'esprit est ouvert, et ne
se prépare pas d'avance à rencontrer l'inconnu.
Si votre esprit s'est préparé d'avance, vous ne pourrez assurément pas rencontrer l'inconnu, car
vous êtes le connu. Si vous vous dites: « Je suis Dieu », ou « Je ne suis qu'une somme d'influences
sociales, ou un paquet de qualités » – si vous avez des idées préconçues à votre propre égard,
vous ne pouvez pas comprendre l'inconnu, qui est spontané.
Donc, la spontanéité ne peut jaillir que lorsque l'intellect n'est pas sur ses gardes, quand il ne se
protège pas, quand il n'a plus peur de lui-même ; et cela ne peut jaillir que de l'intérieur.
Autrement dit, le spontané doit être l'inédit, l'inconnu, l'incalculable, le créatif, ce qui doit
impérativement être exprimé, aimé, et en quoi la volonté en tant que processus de l'intellect qui
contrôle, qui dirige, ne joue aucun rôle. Observez vos propres états émotionnels et vous verrez que
les instants de grande joie, d'immense extase, ne sont jamais prémédités: ce sont des événements
imprévisibles, mystérieux, secrets.